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Deux koalas à BA
7 avril 2012

Les imprévus: ne jamais atteindre Ayacucho, et savoir résister à l'Ayahuasca

Nous avions prévu, après le Machu Picchu et avant le Brésil, d'aller connaître la ville d'Ayacucho: il parait que c'est une petite ville coloniale encastrée dans les montagnes, aux nombreuses Eglises et encore très peu connue au niveau touristique. Le fait que cette ville soit le berceau du Sentier Lumineux n'y est peut être pas pour rien...

Les billets étaient pris, mais nous n'avons jamais pu partir. En effet, ça commençait déjà pas fort: on découvre en arrivant au terminal de bus de Cuzco un bus sale et puant, dans lequel on s'entasse parmi des péruviens et leurs enfants. On est les seuls touristes et on attire quelques regards curieux. On se dit que ça va être très TRES long, 20H de voyage dans ces conditions: on n'a aucun espace et l'odeur frôle l'insupportable.  Mais pour le meilleur ou certainement plutôt pour le pire, le bus démarre. Au bout de 5 minutes un bruit étrange se fait entendre: un clang-clang anormal qui n'a rien de rassurant sachant que 2OH de route de montagne délabrée nous attendent. Les passagers s'agitent, s'inquiètent, commencent à se rebeller. Deux-trois hommes se découvrent un esprit de leader syndical et crient: "tout le monde descend du bus! Même vous, les gringos!" Au moins le message est clair. Les passagers exigent que l'entreprise change le véhicule. Mais elle n'en a pas d'autre. "Comment ça?!". Indignation générale, dispute entre les passagers. Un homme s'inquiète "Mais je dois être demain à Ayacucho pour mon commerce". Une jeune femme, un bébé dans chaque bras, s'écrie "Que la chef de l'entreprise monte avec nous si ce n'est pas dangereux!". Une vieille dame me tire par la manche "Parle-lui toi. Elle t'écoutera!". Des cris s'élèvent "Exigeons de voyager dans la sécurité! C'est la responsabilité de l'entreprise!". La chef en question fait venir un mécanicien pour garantir qu'il est sûr de voyager dans ce véhicule: autant dire que je faisais moyennement confiance à ce petit mec sorti de nulle part et payé par l'entreprise pour faire semblant de regarder le moteur et déclarer que tout va bien. Au bout de 3H passés à attendre sur le parking, des liens se sont noués entre les passagers: les femmes assises sur un bord de trottoir allaitent leurs enfants et discutent, tandis que les hommes se font passer un paquet de cigarettes. Cette rébellion populaire étaient des plus intéressantes: bien que pauvres, ces péruviens n'acceptaient pas que l'on se foute ouvertement de leur gueule en leur filant un bus aussi dégradé. Nous sommes devenus les gringos officiels du groupe, mais malgré notre affection naissante pour ce petit groupe d'indignés, en pleine nuit nous décidons que le plus sage est de renoncer à notre escapade à Ayacucho, le bus paraissant vraiment hors d'état. Nous retournons à Cuzco passer la nuit.

Le lendemain, bien déçus de ne pas avoir pu partir, il faut prendre une décision: que fait on? On se décide un peu par hasard pour deux jours à Huacachina, un minuscule oasis près de la côte péruvienne, perdu au milieu de dunes du sable dignes du Sahara. Nous arrivons sous une chaleur désertique assez extrême, à l'opposée de la fraîcheur des hauteurs péruviennes. Malgré le côté un peu superficiel de l'endroit (ces restaurants et piscines surgis au milieu du désert...) il est loin d'être déplaisant. Au bout des rues, des dunes de sable.

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SAM_3180Les rues se heurtent à une obstacle naturel: les dunes!

Le truc à faire dans le coin, c'est le sandboard. Plutôt amusant cette descente des dunes, mais attention ça secoue (autant dans le 4x4 que sur les sandboards). Les paysages sont à l'opposée de tout ce que l'on a vu au Pérou jusqu'à présent: de majestueuses dunes toutes lisses et un superbe coucher de soleil.

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SAM_3163Vue sur l'oasis de Huacachina.


C'est également la première fois depuis le début de notre périple qu'il fait assez chaud pour se baigner!

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Une autre attraction de la région c'est las Islas Ballestas, que j'ai personellement trouvées moches et puantes. Mais c'est vrai que la concentration de lions de mer et d'oiseaux y est impressionnante

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C'est donc ressourcés et reposés que nous repartons en direction de Cuzco, d'où nous devons rejoindre Puerto Maldonado, ville dans l'Amazonie, non loin de la frontière avec le Brésil, dans le but de passer côté brésilien. 

Nous avions entendu tant de mal sur la ville que nous ne l'avons même pas vraiment vu: on a loué pour notre nuit sur place un bungalow dans la jungle. Ce complexe de plusieurs bungalows est tenu par un très étrange couple: un Suisse allemand et une thailandaise.  L'expérience fut mémorable: des plantes et des fleurs étranges dans tous les recoins, des insectes énormes, des singes... La chaleur est inimaginable, et à la différence de Huacachina il fait très humide.

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La journée est passée à se baigner mais SURTOUT à essayer de récupérer nos affaires, subrepticement dérobées par des singes très malins et evil! Très rapidement ils sont devenus obsédés par nous et nous suivaient partout, squattaient notre bungalow, volaient nos affaires. L'un d'eux a dérobé le T shirt de Eliott, puis s'est placé au dessus de lui, dans un arbre, enfilant le T shirt pour le narguer. Quelques photos de ces bêtes endiablées qui nous firent tout de même bien rire: 

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SAM_3197SAM_3194Photo prise lors d'une nième attaque de singe!!!

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Le soir venu, nous nous dirigeons vers le bungalow central pour que la femme du couple de propriétaires nous prépare un délicieux plat thailandais. On se déchausse avant d'y pénétrer, et on dîne en la compagnie de plusieurs allemands faisant du volontariat dans le coin. La plupart sont là depuis plusieurs mois: ça se voit à leurs jambes rongées par les centaines de piqures de moustique. C'est ainsi que nous apprenons que c'est un soir très spécial puisque les locaux emmènent les volontaires faire l'expérience d'une étrange drogue amazonienne. "C'est une drogue qui peut t'aider à connaître la réponse aux questions importantes qui se posent dans ta vie.", affirme l'un. "Tu peux parler avec ceux qui sont morts!" s'exclame un autre. La thaïlandaise affirme que cela lui a permis d'arrêter de boire (en remplaçant une addiction par une autre, vraisemblablement ?) . Tous suivent une préparation depuis une semaine: ils mangent léger et ont jeûné pendant les 24H précédant la prise, et évidemment, pendant toute la semaine: pas d'alcool, pas de sports violents, pas de tabac, pas de sexe. 

Comment s'appelle cette drogue? "Ayahuasca!" me répond-on. Mes oreilles bourdonnent: l'Ayahausca, cette drogue que le Lonely Planet qualifie de "the most potent psychedelic of the planet"?! C'est une drogue apparemment extrêmement puissante et fortement hallucinogène, qui se pratique en présence d'un chaman: l'expérience mystique dure plusieurs heures, pendant lesquelles les drogués ont des visions, parfois terrifiantes mais aussi révélatrices. Nous n'en saurons rien, puiqu'à des kilomètres du moindre poste de santé et n'ayant fait aucune préparation, nous n'allions tout de même pas tenter le diable. 

Le lendemain, chacun se réveille doucement et nous quittons un peu tristes cet endroit extraordinaire et ces gens si bizarres pour passer côté brésilien, à Rio Branco.

SAM_3212 Attente d'un père et sa fille au poste frontière entre Pérou et Brésil.

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Commentaires
E
Merci pour ce voyage, ce coucher de soleil m'a tout simplement fait rêver :D<br /> <br /> J'ai cru comprendre que l'Ayahuasca avait été testée par un de nos camarades sciences pistes, il pourra vous dire comment ça s'est passé pour lui (pas trop mal d'après ce qu'il m'a dit :P) <br /> <br /> <br /> <br /> Je vous souhaite encore plus de découvertes, on vous suit! :)<br /> <br /> <br /> <br /> Etienne
Deux koalas à BA
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